Erin Juliet Rosier est née le 17 Mai 1993 au manoir Rosier. Après une enfance plutôt banale, ponctuée par des éclats plus ou moins violents, Erin reçut enfin ce qu'elle attendait tant. La lettre pour Poudlard. Elle l'avait attendu avec une telle impatience. En fait, elle aurait voulu faire de la magie dès toute petite. Seulement, ses parents même s'ils lui passaient tous ses caprices, n'avaient pu accéder à cette requête. Alors quand le 17 Mai pile, elle avait reçu cette enveloppe apportée par un hibou grand duc, son coeur n'avait jamais battu aussi vite. Après un instant de flottement plus ou moins long, la blondinette ouvrit la lettre, décachetant le sceau. Et dans l'enveloppe, le parchemin lui annonçait enfin qu'elle était admise à Poudlard. Et elle savait dès cet instant que sa vie allait changer.

De la suite, Erin se rappelle d'un tourbillon. Les mois précédant Poudlard sont passés à une vitesse folle. Le moment le plus magique avant l'entrée au collège resta son doute le moment ou elle alla chercher sa baguette. Ce matin là, Erin se levait pour prendre son petit déjeuner. Et elle eut l'agréable surprise de trouver son père à table. Généralement, il partait travailler tôt et elle était ravie de passer un peu de temps avec lui.

- Vous ne travaillez pas père ?

- Non Erin, aujourd'hui, j'ai pris ma journée. Je voulais absolument t'accompagner au chemin de Traverse.

En entendant ses mots, les yeux bleus de la blondinette s'illuminèrent. Alors, elle allait enfin avoir sa baguette ? C'était le moment tant attendu. Elle prit sur elle pour ne pas trop montrer sa joie. Après tout, en tant que sang pur, aller faire des courses ne devrait pas l'exciter autant. Le petite déjeuner fut le plus long qu'elle n'ait jamais vécu. Elle n'arrêtait pas de bouger ses pieds sous la table. Elle avait tellement hâte d'y être. Ce ne fut visiblement pas au gout de tout le monde.

- Voulez-vous bien arrêter de gigoter ?

- Pardon, maman. Puis-je être excusée ?

- Va. Je t'attends dans le hall dans 20 minutes.

Elle sourit froidement à son père et sortit. Erin pouvait passer d'une émotion à une autre en une seconde. Elle était assez instable. La Rosier s'était toujours cru mieux que les autres. D'ailleurs, elle l'était. Elle avait la beauté, l'intelligence. Car il en fallait pour pouvoir manipuler habillement tous ceux qui pouvaient lui être utile. Le pire était que seuls les plus fins s'en rendaient compte. Autrement dit très peu. Elle alla se promener dans le jardin. Il faisait chaud en cette matinée de Juillet. Erin ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle était chanceuse d'être née pendant les vacances et pendant la chaleur. Fêter son anniversaire en hiver devait être mortellement ennuyeux. Elle alla s'asseoir sur le bord de la fontaine et laissa sa main errer sur la surface lisse de l'eau. Qu'allait-elle avoir comme baguette ? Cette sortie était le signe que son entrée au collège se rapprochait lentement. Elle était tellement impatience d'apprendre la magie. Cela serait une nouvelle aventure. Depuis le moment qu'elle voulait enfin se sentir puissante. C'était une qualité en plus à ajouter à la longue liste de ses talents.

Son esprit voyagea dans le passé. Elle se remémora tout d'abord son amitié avec Tingslay. Elles étaient amies depuis des années. Rencontrées à l'école, les deux filles s'étaient immédiatement bien entendues. Jusqu'à l'incident... Depuis, elles ne se parlaient plus. Cela chagrinait beaucoup la blonde mais elle n'y pouvait rien. Comme si elle allait se rabaisser à faire le premier pas... Tant pis pour elle. Dès l'arrivée à Poudlard, elle verrait bien à quoi s'en tenir.

Et bien naturellement, elle associa immédiatement son ancienne ami à son futur promis. C'était une tradition chez les sang purs, elle n'aurait pas pu y échapper. Comme toutes les filles nées Rosier, elle était promise à un jeune homme avant même sa naissance, les alliances... Au début, elle en avait été énervée. Erin détestait perdre le contrôle de sa vie. Sauf que quand elle avait rencontré le dit promis, prénommé Evans et fils des meilleurs amis de ses parents, les Zabini, la blonde avait immédiatement changé d'avis. Elle ne pouvait pas dire avoir eu le coup de foudre, mais ça avait aidé. De toute façon, elle devait rendre son père fier. Ils s'étaient fréquenté régulièrement durant son enfance et cette année, elle rejoindrait enfin son fiancé. Il avait un an de plus qu'elle et il était vraiment beau. Erin avait toujours craqué pour les bruns, toute blonde qu'elle était, ils formaient un contraste saisissant et allaient vraiment bien ensemble. Même si la miss n'était pas censée apprécier son promis, elle avait rapidement éprouvé de l'affection pour lui voire même un certain béguin.

Elle rentra peu après, juste à temps pour partir. Elle attrapa le bras de son père et transplana. Ils arrivèrent devant les briques de pierre de l’entrée. Elle regarda son père les toucher et le passage se forma. Elle eut une moue méprisante en voyant les quelques badauds présents, pour le moins inférieurs à elle.

- Si tu veux bien, nous allons acheter ta baguette en premier. Ensuite, les livres et accessoires scolaires et pour finir, tes uniformes.

Elle attrapa son bras, et ils finirent par s’arrêter devant une devanture un peu délabrée, Olivander. Dans la rue, la plupart des passants n'avaient pas quittés des yeux cette petite blondinette, lumineuse et égocentrique. Quel était donc ce vieux magasin délabré ? Enfin, son père était-il inconscient ? Ses yeux bleus lancèrent des éclairs au moment ou elle du mettre le pied dans cette vieille boutique. En entrant, elle eut la chair de poule. C’était un endroit un peu mystérieux, un peu poussiéreux. Elle n’aimait pas perdre le contrôle. Ce n'était pas du tout dans son caractère.

- Bonjour, jeune fille. Je vous attendais.

- Vraiment ?

Sa réplique donna immédiatement le ton et l'homme se dépêcha de se mettre au travail.
Il prit des mesures de son bras et ensuite lui présenta des baguettes. Elle ne sut pas combien elle en essaya mais elle finit cependant par trouver une baguette qui l’acceptait. C’est soulagée qu’elle ressortit. Cet homme était vraiment effrayant. Il semblait connaitre de lourds secrets sur la nature humaine. Le reste du shopping se passa très bien. Avoir son père pour elle seule était super. D’habitude, elle passait son temps au manoir avec sa mère et David rentrait tard. Elle le voyait donc rarement. Un moment de complicité père-fille était donc le bienvenu avant de partir pour plusieurs mois d’exil.

Les mois défilèrent rapidement et le 31 Aout, elle pénétrait dans la gare King Cross à Londres. Le Poudlard express lui apparu comme un intrus dans son film personnel. Elle allait devoir côtoyer d’autres personnes. Elle espérait retrouver certains des enfants qu’elle voyait parfois aux bals. Après avoir dit au revoir à ses parents, les yeux glacials, elle monta dans le train et réussi à se trouver un compartiment libre. Elle allait pouvoir être au calme, tant mieux. Elle sortit un livre de potions de son sac et l’ouvrit à la page qu’elle avait marquée. En entendant la porte s’ouvrir quelques minutes plus tard, elle tourna une tête agacée vers le nouvel arrivant avant de rester bouche bée. Devant elle, se trouvait un jeune garçon l’air très timide. Elle détourna la tête, l’ignorant ostensiblement. Ce qui signifiait dans son langage qu’elle l’acceptait dans son compartiment si il se taisait. Le voyage fut très silencieux. Chacun était plongé dans un livre jusqu’à l’arrivée en gare. C’est uniquement au moment de se séparer qu’elle entendit son prénom.

- Je suis Mike.

- Sang pur ?

- Oui.

- Erin Rosier.

Ils se serrèrent la main et se retrouvèrent finalement dans le même bateau et entrèrent côte à côte dans la Grande salle. Dans quelques instants, ses prochaines années seraient scellées. La maison dans laquelle elle irait déterminerait ses amis, son futur. Elle écouta les noms s’égrener un à un jusqu’à ce que Rosier soit enfin appelé. Elle s’avança d’un pas hautain vers le tabouret et on lui posa le choixpeau sur la tête.

- Oh une Rosier ! Ta lignée est tournée vers Serpentard. Et de toute façon, avec ton caractère, c'est juste une évidence. Rusée, des idées bien arrêtés, déterminée, ambitieuse et tu aimes tout contrôler.

L'impatience commençait réellement de la guetter mais finalement il cria Serpentard, déclenchant de bruyants murmures dans l'assemblée. Comme si ils étaient surpris, avec des mangemorts dans la famille... Erin se releva et s’avança en souriant, satisfaite, vers sa nouvelle maison. Ses parents allaient être fiers d’elle, elle le jurait.